Samedi 10 mars, 14h-18h30 :
Colloque « 18 ans après, la France et le génocide des Tutsi du Rwanda »
Espace Jean Dame, 17 Rue Léopold Bellan, Paris, M° Sentier/Réaumur/Halles
Organisé par Survie Paris Ile-de-France avec le groupe Rwanda de Survie et le soutien du collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique.
Le 7 avril prochain verra le dix-huitième anniversaire du déclenchement du génocide des Tutsi au Rwanda. Le 10 janvier, le rapport d’expertise sur l’attentat du 6 avril 1994 remis aux juges Trévidic et Poux est venu rappeler à l’opinion publique que le génocide des Tutsi fait partie de l’histoire de notre pays. L’implication française au Rwanda, au côté des génocidaires, se situe avant, pendant et après les 100 jours qui ont vu périr un million d’êtres humains. Une campagne négationniste a participé à brouiller les pistes et à rendre impossible la compréhension de la complicité de certains acteurs français. Aujourd’hui, des citoyens de plus en plus nombreux, et certains partis politiques, estiment que la poursuite d’un travail de justice et de vérité est essentielle à notre démocratie.
Chaque intervention de 25 minutes sera suivie de 15 minutes de débat avec la salle.
14h Introduction
14h15 : Raphaël Doridant de Survie, coauteur de « La complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. 15 ans après, 15 questions pour comprendre » (L’Harmattan, 2009) : « La complicité française dans le génocide des Tutsi ».
14h55 : Jacques Morel de ‘France Rwanda génocide. Enquêtes, justice et réparations’, auteur de La France au cœur du génocide des Tutsi (L’esprit Frappeur/Izuba, 2010) : « François Léotard et le génocide des Tutsi ».
15h35 Pause et table de presse
15h50 : Mehdi Ba, auteur de « Rwanda un génocide Français » (L’esprit Frappeur, 1997) : « Manipulation autour d’un attentat » (en visioconférence depuis Dakar)
16h30 : Jean-François Dupaquier, auteur de « L’agenda du génocide. Le témoignage de Richard Mugenzi ex-espion rwandais », (Karthala, 2010) : « Le négationnisme du génocide des Tutsi : enjeux actuels ».
17h10 : Intervention de partis politiques sur leurs positionnements : un représentant d’Europe Ecologie les Verts, Jacques Fath responsable du secteur des relations internationales du PCF, un représentant du NPA (liste au 1.3.12).
17h40 : Débat
18h15 : Fin et table de presse
Les revendications de Survie (communiqué de presse du 16 janvier 2012) : Concernant la vérité et la justice sur l’implication française dans le génocide des Tutsi du Rwanda, Survie réclame :
la levée du secret défense sur tous les documents concernant l’implication française au Rwanda, y compris les archives de l’Elysée,
l’indépendance de la justice et l’arrêt des pressions politiques sur les juges dont le juge Trévidic,
que le pôle judiciaire spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et torture chargé des plaintes contre les présumés génocidaires et des plaintes contre les militaires français et créé le 1er Janvier 2012 soit fonctionnel, et qu’une augmentation des moyens alloués à ce pôle permette l’avancée sans délai de toutes les instructions liées au génocide des Tutsi du Rwanda,
une commission d’enquête parlementaire sur l’implication politique et militaire française. Survie demande également à tous les candidats à l’élection présidentielle et aux partis politiques de prendre position sur la nécessité de vérité et justice concernant l’implication des acteurs politiques et militaires français dans le génocide.
Pour en savoir plus, les derniers communiqués de Survie : 16.01.12, Revirement dans l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994, le mensonge ne paie plus http://www.survie-paris.org/genocid... 08.09.11, France-Rwanda : Le business dans les Grands Lacs contre une amnistie mutuelle de crimes imprescriptibles ? http://www.survie-paris.org/france-... 07.04.11, 17 ans d’impunité au « pays des droits de l’Homme », Survie et Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda
http://www.survie-paris.org/nouvel-...
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Communiqué EE les Verts : Rwanda : Faire la lumière sur l’implication de la France dans le génocide rwandais pour renouer des relations décentes avec l’Afrique
Les conclusions du rapport d’étude balistique commandé par les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux dans leur enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 qui a coûté la vie aux présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamira et précipité le début du génocide des Tutsis au Rwanda, sont sans appel : les missiles qui ont détruit l’appareil du président Habyarimana ont été tirés du camp militaire de Kanombe, tenu par les loyalistes hutus, et non depuis la colline voisine de Masaka, tenue à l’époque par le Front patriotique rwandais (FPR). Si ces conclusions invalident l’orientation donnée à l’enquête depuis 1998 par le juge Jean-Louis Bruguière, qui avait délivré en 2006 des mandats d’arrêt à l’encontre de neuf responsables du FPR dont l’actuel président rwandais Paul Kagamé, elles éclairent aussi d’un jour cru l’absolue préméditation du génocide par les extrémistes hutus au sein d’un gouvernement très activement et militairement soutenu par la France, notamment à partir de 1990.
Depuis 18 ans, la polémique qui entoure cet attentat sert d’écran de fumée pour masquer d’autres questions et responsabilités importantes. Ce rapport d’expertise est un premier pas dans la recherche de la vérité historique sur le génocide des Tutsis, mais aussi sur la question de l’implication de la France dans cette tragédie. Il est aujourd’hui nécessaire d’aller au bout de cette démarche, en déclassifiant toutes les archives liées à cette période, en faisant tomber les protections dont bénéficient certains présumés génocidaires résidant en France, en instaurant enfin une commission d’enquête parlementaire sur la coopération franco-rwandaise de 1990 à 1994, ainsi qu’EELV le demande depuis le 7 avril 2011 (voir notre communiqué « Rwanda : l’Etat français doit regarder son passé en face » : )
Un changement de majorité politique en France doit être l’occasion de prendre ces décisions. EELV appelle donc ses partenaires de la gauche et de l’écologie parlementaires à s’engager dès maintenant sur une position claire et unifiée en vue de faire toute la lumière sur le rôle joué par la France avant, pendant et après le génocide au Rwanda… Cet engagement commun serait pour notre pays un premier pas dans la refondation de relations avec l’Afrique qui soient respectueuses des êtres humains et plus largement des êtres vivants.
Voir en ligne : EELV