Revue de presse des réactions internationales : ONU + UE + UA + Elysée + MAEDI France + PS + OIF + société civile: Tournons la page, RSF
Plus d’info dans le revue de presse sur le site R * E
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3.9.16
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France – EELV
3 septembre 2016
Réélection d’Ali Bongo au Gabon : Un nouveau hold up électoral qui débouche sur la violence
Ce mercredi 31 août, après quatre jours d’attente, le ministère de l’intérieur gabonais, sur la base des chiffres compilés par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) a proclamé la victoire du président sortant, Ali Bongo Ondimba: il aurait obtenu 49,8% des voix contre 48,23% pour son principal concurrent, Jean Ping. Cette victoire à l’arrachée a été obtenue dans des conditions vivement dénoncées par l’opposition. En effet, elle repose sur des résultats pour le moins miraculeux dans le Haut-Ogooué, l’une des neuf provinces du Gabon et fief de la famille Bongo : le taux de participation s’y élèverait à 99,93%, alors que le taux moyen est de 53% dans les autres provinces, et Ali Bongo y aurait obtenu 95,46% des voix.
L’invraisemblance de ces résultats a provoqué la fureur d’une partie de la population gabonaise et déclenché des émeutes dans plusieurs villes, notamment à Libreville et à Port-Gentil, respectivement capitales administratives et économiques du pays. Plusieurs édifices publics, dont le siège de l’Assemblée nationale, ont notamment été visés. Selon divers témoignages, ces manifestations ont été violemment réprimées et de nombreux morts ou blessés graves sont à déplorer. Plus d’un millier d’interpellations ont eu lieu dans tout ce petit pays d’à peine plus d’1,5 million d’habitants.
Le quartier général de l’opposition a également subi l’assaut à l’arme lourde de la garde présidentielle. Là encore, des morts et de nombreux blessés sont à déplorer. D’importants responsables de l’opposition et de la société civile ont également fait l’objet de détentions arbitraires et dégradantes, notamment Paul-Marie Gondjout, représentant de l’opposition à la Commission électorale, René Ndemezo Obiang, ancien ministre et directeur de campagne de Jean Ping, Zacharie Myboto, président de l’Union nationale, le principal parti de l’opposition, Didjob Divungui Di Ndinge, ancien vice-président du Gabon, Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement Héritage et Modernité, qui regroupe d’anciens membres du parti au pouvoir entrés en dissidence ou encore Georges Mpaga, président du Réseau pour la Bonne Gouvernance (ROLBG). Si ces leaders ont fini par être libérés sous la pression de l’ONU et de la France, de nombreuses personnes sont encore en détention pour des motifs politiques qu’il s’agisse d’acteurs de la société civile comme Blanche Simonny Abeghe, de leaders syndicaux comme Jean-Rémy Yama ou de l’opposition politique comme Firmin Ollo Obiang .
En outre, Internet et les réseaux sociaux sont désormais coupés et Libreville est totalement bouclée par les forces de l’ordre et les blindés de l’armée.
Europe Ecologie Les Verts souhaite exprimer sa solidarité avec le peuple gabonais et sa lutte pacifique pour la démocratie.
EELV dénonce une nouvelle mascarade électorale après celle de 2009 qui a d’ailleurs amené Manuel Valls à reconnaître, il y a quelques mois, qu’Ali Bongo n’avait pas été élu « comme on l’entend », provoquant ainsi un incident diplomatique salutaire.
EELV, à l’instar de l’opposition gabonaise, du gouvernement français ainsi que de l’Union européenne, déplore le manque de transparence de l’élection présidentielle du 27 août dernier et demande que les résultats de celle-ci fassent l’objet d’une publication intégrale, bureau par bureau, afin de restaurer la confiance des Gabonais dans le processus électoral et dans son résultat final.
EELV se réjouit que, contrairement à la précédente élection présidentielle gabonaise de 2009 et contrairement à d’autres élections présidentielles qui se sont déroulées cette année en Afrique (Tchad, Congo, Djibouti,…), cette fois la communauté internationale, notamment la France, l’Union européenne ou les Etats-Unis, semble résolue à faire triompher la voix des urnes.
EELV espère que cette position annonce la fin d’années troubles et d’impunité liée, entre autres, au fait que les grands partis politiques français bénéficiaient de largesses financières du régime Bongo.
EELV appelle la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement gabonais afin d’apaiser la situation en mettant fin aux exactions contre les populations, en cessant les arrestations arbitraires et en libérant les membres de l’opposition et de la société civile encore emprisonnés pour des motifs politiques. EELV demande également au Conseil de Sécurité des Nations Unies, à l’Union européenne et au Conseil de Paix de l’Union africaine de prendre au plus vite toutes les mesures nécessaires à la protection des populations.
Si les autorités gabonaises persistent à refuser de répondre aux demandes de transparence électorale et d’apaisement, EELV exhorte la communauté internationale, y compris l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), à ne pas reconnaître les résultats de cette élection et à prendre les sanctions appropriées.
Une réaction forte et déterminée de la communauté internationale au Gabon est nécessaire non seulement pour prévenir tout risque de dégradation irrémédiable de la situation interne du Gabon mais également pour éviter une dangereuse déstabilisation de la sous-région.
EELV rappelle que la dynastie Bongo, au cœur de la « Françafrique », au pouvoir depuis 49 ans, a détourné à son profit et à celui d’une minorité d’alliés les richesses du pays, notamment la manne pétrolière, au point d’accumuler des fortunes colossales alors que l’immense majorité de la population continue à vivre dans la misère. Ces détournements et ces captations opérés avec la complicité, entre autres, de grands groupes français (Total, Bolloré, Perenco, Areva, Eramet, Rougier…) se traduisent également par des catastrophes écologiques menaçant la vie des populations et la biodiversité.
La crise électorale gabonaise est au confluent des crises politique, sociale, économique et de gouvernance qui secouent ce pays depuis plusieurs années. C’est en aidant ce pays à répondre à l’ensemble de ces crises qu’on l’aidera à amorcer un véritable développement durable reposant sur une démocratie réelle ainsi que sur une gestion des ressources économiques et naturelles au mieux des intérêts des populations.
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ONU : Abdoulaye Bathily
http://www.rfi.fr/afrique/20160903-presidentielle-gabon-visite-qg-jean-ping-devaste-assaut
Par RFI Publié le 03-09-2016 Modifié le 03-09-2016 à 13:35
« Depuis 36 heures, je me suis employé, avec le président de la République du Gabon, Monsieur Ali Bongo Odimba, et également avec Monsieur Ping lui-même, à faire en sorte que ces leaders reconnus soient libérés et surtout, au-delà de cette libération, que le Gabon puisse connaître l’apaisement », a-t-il déclaré à RFI avant d’ajouter qu’il était nécessaire, aujourd’hui, que le pays « retrouve la quiétude indispensable » à la vie des citoyens. Abdoulaye Bathily considère que cette libération est un « pas intéressant vers des pas plus importants » pour que le Gabon connaisse la paix. Aussi, le représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale appelle à une résolution pacifique des contentieux entre opposition et pouvoir. Le Gabon a une longue expérience de dialogue inter-gabonais. Je pense que les voies sont ouvertes pour ce dialogue pour résoudre – avec évidemment l’appui, sans doute, de tous les amis du Gabon – ses problèmes.
Audio
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France : MAEDI JM Ayrault
- Gabon – Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international (Paris, 03/09/2016)
La libération des personnes qui étaient retenues au QG de campagne de Jean Ping est une bonne nouvelle. La France remercie le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, pour son action dans cette perspective.
La France appelle à la poursuite de l’apaisement de la situation au Gabon. Tous les recours doivent pouvoir s’exercer par les voies légales et constitutionnelles et les violences doivent à tout prix être évitées.
Le rétablissement de tous les moyens de communication est attendu par les populations. La France souhaite qu’il puisse intervenir dans les meilleurs délais.
Les suites de l’élection présidentielle au Gabon nécessitent une mobilisation internationale. La France se réjouit notamment que l’Union africaine s’en soit saisie. Elle poursuit ses contacts avec tous ses partenaires concernés./.
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2.9.16
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En France – Parti centriste UDI
Gabon : la France et la communauté internationale doivent prendre leurs responsabilités
Les élections présidentielles au Gabon donnent lieu à une véritable révolte dans ce pays, tant le trucage des résultats est évident pour tous les citoyens gabonais, comme pour tous les observateurs internationaux.
Sans la fraude massive organisée par M. Ali BONGO dans sa province natale du Haut Ogooué, M. Jean PING a clairement gagné cette élection avec près de 60% des voix.
La France, l’Union Européenne, la communauté internationale ont demandé qu’on recompte les voix, ou à tout le moins qu’on publie les résultats par bureau de vote. M. Ali BONGO s’y refuse pour tenter de cacher des manipulations grossières dans son fief, en démocratie personne ne pouvant atteindre 90% des voix avec 99% de participation.
C’est cette situation qui précipite le pays au bord de la guerre civile, on ne peut pas se maintenir au pouvoir contre 60% de son peuple. Il est encore temps d’éviter un bain de sang si la communauté internationale, avec la France au premier rang, réagit vite et avec vigueur dés aujourd’hui.
La France doit exiger que :
– les résultats par bureau de vote soient publiés avant ce soir 20h00 par M. Ali BONGO ou qu’il accepte sa défaite.
– que les prisonniers politiques arrêtés depuis les résultats du scrutin soient immédiatement libérés.
S’il refuse, la France doit en tirer dés aujourd’hui toutes les conséquences, comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire lorsque Laurent GBAGBO tentait de voler la victoire du Président OUATTARA.
S’il refuse, je demande à François HOLLANDE que la France reconnaisse dès ce soir M. Jean PING comme Président élu du Gabon, et d’entraîner l’Union Européenne et l’ONU dans cette démarche.
Jean-Christophe LAGARDE
Président de l’UDI
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France MAEDI Ayrault
Gabon – Déclaration de Jean-Marc Ayrault (2 septembre 2016)
La situation actuelle des responsables de l’opposition qui se trouvent au quartier général de la campagne de Jean Ping dans des conditions sanitaires difficiles et en dehors de tout cadre juridique, présente un risque humanitaire. Nous demandons aux autorités gabonaises d’y remédier, de manière urgente, en rendant la liberté de leur mouvement aux personnes concernées. Ce geste contribuerait par ailleurs à l’apaisement.
Nous réitérons notre appel à utiliser toutes les voies de recours prévues par la loi en vue d’un examen transparent et impartial des résultats de l’élection présidentielle pour que la volonté populaire soit respectée.
Les autorités françaises sont en contact avec toutes les parties, y compris nos partenaires africains et internationaux, afin de trouver une solution rapide à cette crise.
+ Jean-Marc Ayrault sur France 2 :
7. Gabon – Entretien de M. Jean-Marc Ayrault ministre des affaires étrangères et du développement international, avec «France 2» (Paris, 02/09/2016)
Q – Bonjour à tous, bonjour à vous Jean-Marc Ayrault.
R – Bonjour.
Q – La France, on l’a entendu, exprime son inquiétude face à la situation au Gabon, elle demande retenue et apaisement – on entend les précautions diplomatiques – mais est-ce que c’est suffisant face à une situation qui s’aggrave d’heure en heure ?
R – La communauté internationale, comme la France, est inquiète. Cette nuit, le conseil de sécurité a approuvé à l’unanimité un appel au calme. Vous savez qu’il y a une contestation du résultat des élections et la seule façon pour vérifier les résultats c’est d’abord qu’il y ait une publication des résultats bureau par bureau, – ce n’est pas fait jusqu’à présent. C’est ce que nous demandons avec le conseil de sécurité. Et puis, en même temps, s’il y a des recours, il faut qu’ils puissent être examinés dans le cadre légal, mais vraiment examinés. Et puis nous appelons, évidemment, au calme parce qu’il y a eu des manifestations, il y a eu une répression, il y a une espèce d’engrenage qui peut être très, très grave, avec des morts et des blessés.
Q – Monsieur Ayrault, le pouvoir gabonais a déjà donné une fin de non-recevoir à cette demande de recomptage ou de publication des résultats bureau par bureau. Est-ce qu’il ne serait pas plus simple, puisque vous doutez de la sincérité du résultat, d’organiser de nouvelles élections au Gabon ?
R – Écoutez nous n’en sommes pas là puisqu’il y a une Constitution, il y a des lois.
Q – Et est-ce que vous croyez à la sincérité de ce vote, est-ce que vous croyez à la victoire d’Ali Bongo ?
R – La France ne prend pas partie pour tel ou tel candidat. La France respecte l’indépendance du Gabon bien entendu, mais on sait qu’il y a une contestation. S’il n’y a pas la possibilité d’examiner, par ce qu’on appelle les voies légales, les procédures légales, ces recours, alors il y aura un problème extrêmement grave. Donc nous souhaitons que la voie constitutionnelle soit respectée ; et puis, en même temps, il faut tout faire pour éviter l’engrenage de la violence avec des morts et des blessés, il y a déjà des destructions, vous savez qu’il y a quand même 14.000 Français qui vivent au Gabon./.
Q – Quelles sont les informations dont vous disposez sur leur sort aujourd’hui ?
R – Je crois qu’ils sont dans une situation qui n’est pas dangereuse pour eux. Simplement, nous avons recommandé à nos ressortissants de rester à leur domicile, de rester confinés à leur domicile, et, quant à ceux qui ne sont pas encore rentrés au Gabon – la rentrée scolaire a été retardée d’une semaine, elle devait démarrer le 5 -, nous leur conseillons d’appeler le ministère des affaires étrangères où nous avons mis en place une cellule de crise pour répondre à toutes leurs questions.
Q – Est-ce précisément parce que la France a des ressortissants – 14.000 vous le rappeliez – sur place que l’on observe cette prudence ? Est-ce aussi parce qu’il y a des liens étroits depuis des décennies entre la famille Bongo et les présidents français, on se souvient d’Omar Bongo, d’Ali Bongo aujourd’hui… Est-ce qu’il n’y a pas un malaise tout de même de l’ancienne puissance coloniale ?
R – Non, non, cette période est derrière nous. Nous, nous souhaitons que l’Afrique réussisse son développement et le fasse dans le respect du droit, des droits de l’Homme et qu’elle le fasse aussi dans l’indépendance. Donc nous, nous sommes des partenaires de l’Afrique mais nous ne voulons en aucun cas nous ingérer dans les affaires intérieures du pays, ce serait irrespectueux pour les Africains. Ils ne nous le demandent pas, simplement, lorsqu’ils s’expriment, ils nous demandent de dire le droit, de rappeler les principes et c’est ce que nous faisons. Je crois que c’est très important qu’on sache quelle est la ligne de la France, elle est claire. (…)./.
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ONU
https://electionsafrique.wordpress.com/wp-admin/post.php?post=401&action=edit
L’ONU préoccupée par la crise post-électorale au Gabon
Le Conseil de sécurité se réunissait ce jeudi 1er septembre pour préparer son programme de septembre, mais à la demande expresse de la France, la crise post-électorale au Gabon s’est finalement imposée à l’agenda.
Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
La situation au Gabon pourrait faire l’objet d’autres discussions dans les jours à venir, tant les évènements préoccupent l’ONU. Ce jeudi 1er septembre, son envoyé spécial en Afrique centrale, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, a présenté un rapport lors d’une réunion à huis clos.
En vidéoconférence depuis Libreville, il a exposé l’enchaînement des évènements récents, obtenant un soutien unanime pour continuer sa mission sur place qui lui permet d’être en contact direct avec les deux camps.
Consensus
Un certain consensus s’est dégagé des débats et les participants ont même voulu que le Conseil de sécurité exprime au plus vite sa préoccupation et rappelle l’importance d’un processus électoral transparent et impartial.
Son président pour ce mois-ci, l’ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen, a ainsi pu, « appeler tous les candidats, leurs supporters, les partis politiques et les autres acteurs à rester calme, à retenir la violence ou autres provocation et à résoudre les différends éventuels grâce aux mécanismes constitutionnels et légaux établis ».
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MOE-UE : rappel sur publication des procès verbaux bureau par bureau.
Podcast
Mariya Gabriel: «prendre en compte la demande de transparence du peuple» au Gabon
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a qualifié hier la situation post-électorale au Gabon de « crise profonde » et a appelé les différentes parties « au calme ». La mission européenne qui était sur place a pointé le manque de transparence du scrutin présidentiel et demande – tout comme Washington ou Paris – une publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Mariya Gabriel dirige cette mission d’observation de l’Union européenne. Elle est l’Invitée Afrique de RFI.
RFI : Le QG de Jean Ping pris d’assaut par les forces de sécurité, une aile de l’Assemblée nationale incendiée, au moins deux morts, des blessés, des opposants arrêtés, ce scénario vous l’aviez envisagé ?
Mariya Gabriel : Tout scénario de violence et de contestation vient lorsqu’il y a manque de transparence quelque part. Donc à la suite des annonces officielles, des réactions se sont exprimées justement, parce que la confiance dans l’intégrité des résultats annoncés n’était pas partagée par la population. Mais l’important, c’est de ne pas s’arrêter là. L’important, c’est maintenant d’appeler tous les acteurs au calme et de ne pas rendre la crise – parce qu’elle est déjà là – encore plus profonde. Et pour cela, il n’y a pas meilleur moyen que la transparence. Et c’est pour cela que la mission, depuis le début – pas seulement à l’occasion de la déclaration préliminaire que nous avons faite avec les premières constatations, mais y compris des jours avant les élections – nous avons fait appel à cette transparence, pour que justement les citoyens puissent se reconnaître et par la mesure très concrète qui est celle de la publication des résultats, bureau de vote par bureau de vote.
Ali Bongo n’en veut pas.
Nous entendons très bien quelles sont les premières déclarations. C’est une première mission d’observation électorale que l’Union européenne envoie au Gabon. Nous agissons dans le cadre du protocole que nous avons conclu. Et dans le protocole qui est conclu entre la République gabonaise et l’Union européenne, il est clairement dit que la mission participe pleinement. Dans cette pleine participation, il y a cette idée de transparence et il y a aussi la possibilité de pouvoir s’en assurer. D’où aussi la référence aux meilleures pratiques qui sont celles d’avoir la publication bureau de vote par bureau de vote.
Ali Bongo, justement par la voie de Bilie-By-Nze, le porte-parole du gouvernement, s’en est pris assez durement à la mission d’observation de l’UE qui, dit-il, a outrepassé sa mission définie dans l’accord signé avec le gouvernement.
Nous n’avons rien outrepassé. Nous avons tout simplement respecté le protocole d’accord. A chaque instant, nous avons respecté notre neutralité et notre indépendance.
Les coups de fils, les appels au calme de capitales comme Washington, Paris, Bruxelles, peuvent-ils servir à quelque chose ? En clair, est-ce qu’Ali Bongo est capable d’entendre ?
Il est toujours nécessaire de faire ces efforts avant que les crises n’aillent dans des dimensions encore plus désastreuses et à chaque fois, il s’agit de préserver la volonté du peuple gabonais qui doit, lui, se reconnaître dans les résultats. Et c’est donc l’idée que des appels pour le calme pour la non-violence et par respect de ce qui est prévu dans la loi nationale. Parce que je voudrais le rappeler, les résultats que nous avons pour le moment sont des résultats officiels, mais annoncés de manière provisoire. C’est à la Cour constitutionnelle, donc après l’étape du contentieux, qu’il y aura les résultats finaux. Il est important que ce travail, cette demande de transparence exprimée par tous, surtout par le peuple gabonais, soit fait en de bonnes conditions. Et pour cela évidemment, les appels au calme sont les bienvenus.
Jean Ping en appelle à la communauté internationale. Concrètement, que peut faire cette communauté internationale ?
Elle se mobilise déjà. Ce qui est important pour nous c’est de parler d’une seule voix et pour l’Union européenne, y compris par le biais de la déclaration de la haute représentante madame Mogherini, il est important de travailler ensemble avec les partenaires africains. Il s’agit d’un pays qui est sur le continent africain. Aujourd’hui, en tout respect, il est nécessaire de pouvoir avoir cette médiation, de pouvoir ne pas perdre le dialogue, pour que justement, un minimum de conditions soient réunies pour que le processus aille jusqu’à la fin. Je le répète, pour nous l’élément central s’arrête à la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et assurer la transparence pour que les citoyens se retrouvent dans les résultats finaux.
Pensez-vous qu’il soit souhaitable de désigner un médiateur ?
Il faudrait le faire en tout respect. Lorsqu’il y a médiateur il faudrait à ce moment être très clair : son mandat doit venir de quel pays exactement, quel est le message. Je pense qu’il y a déjà du travail qui est fait dans cette direction. Encore une fois, si la médiation peut permettre à sauver des vies, à préserver l’ordre, le calme, de faire en sorte que les forces de l’ordre soient respectables envers les gens et que le processus puisse se poursuivre jusqu’à sa phase finale, oui, dans ce cas-là c’est une bonne solution.
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Gabon: 27 personnes encore retenues au QG de Jean Ping
Selon l’opposant, les 27 ont aussi reçu hier vers 23 heures 30 la visite d’Abdoulaye Bathily, le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique centrale, qui s’est voulu rassurant et a affirmé avoir pris contact avec les autorités pour obtenir leur libération.
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En France – député PS
http://www.rfi.fr/emission/20160902-gabon-crise-philippe-baumel-depute-ps-ali-bongo
Philippe Baumel (député PS): «Ces troubles sur la démocratie en Afrique ont des origines profondes»
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1.9.16
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=37967#.V8is6TW8o-g
Gabon : Ban Ki-moon appelle tous les acteurs politiques et le peuple à la retenue
1 septembre 2016 (fin de journée)
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi tous les acteurs politiques et le peuple du Gabon à la retenue sur fond de crise électorale après l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle.
« Je suis vivement préoccupé et attristé par la situation actuelle en République gabonaise. La crise électorale, en particulier les incendies volontaires et la réponse disproportionnée des agences de sécurité, a mené à de regrettables pertes en vies humaines et à la destruction de biens », a dit M. Ban dans une déclaration à l’adresse des Gabonais.
« J’entends bien la frustration du peuple gabonais, et des jeunes en particulier, qui aspirent à de meilleures conditions de vie et à des réformes démocratiques. Le nouveau gouvernement devra prendre en compte cette frustration et les Nations Unies seront là pour soutenir ses efforts », a-t-il ajouté.
Selon le Secrétaire général, « il est essentiel que tous les acteurs politiques et le peuple gabonais fassent preuve de retenue et surmontent leurs différences par des moyens pacifiques, dans l’intérêt de l’unité nationale ».
Ban Ki-moon a appelé le gouvernement à rétablir immédiatement les moyens de communication, notamment l’internet, les messages sms, ainsi que les radios et télévisions indépendantes.
Il a également appelé les forces de sécurité à la plus grande retenue et à faire prévaloir les standards internationaux en matière de droits de l’homme.
« J’exhorte les autorités à libérer immédiatement et sans conditions les détenus politiques. Les individus responsables d’actes ou incitations à la violence en seront tenus responsables », a-t-il ajouté. « Les Nations Unies se joignent à l’appel des observateurs régionaux et internationaux en faveur d’une vérification transparente des résultats électoraux. J’appelle les autorités compétentes à régler rapidement, de façon transparente et juste, tous les griefs découlant de l’élection présidentielle. Le peuple gabonais mérite un processus électoral crédible ».
Selon la presse, le Président sortant Ali Bongo Ondimba a été réélu avec 49,80% des suffrages exprimés pour un second mandat de sept ans. Des manifestations ont lieu à Libreville et Port-Gentil pour contester le résultat.
News Tracker: autres dépêches sur la question
Gabon : l’ONU s’inquiète des affrontements après l’annonce des résultats des élections
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1.9.16 (fin de journée sans doute): l’UA ne demande pas la publication des Procès verbaux bureau par bureau ou un recomptage transparent
AU condemns the outbreak of violence and urges for peaceful resolution of election-related disputes in Gabon,Press Release,,
Addis Ababa, Ethiopia – 1 September 2016:
The Chairperson of the African Union (AU) Commission, Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, is closely monitoring the situation in Gabon, following the proclamation of the preliminary results of the 27 August 2016 presidential election.,,The Chairperson takes note of the preliminary results of the presidential elections, as announced on 31 August 2016 by the Commission Electorale Nationale Automne Paritaire of Gabon.,,The Chairperson of the Commission expressed concern over the outbreak of violence in some parts of the country that has resulted in the loss of lives, injuries and destruction of property. She condemns the escalation of violence that has the potential to undermine peace and stability in the country with adverse repercussions for the peace and security of the Central Africa region.,,The Chairperson of the Commission calls on all Gabonese stakeholders to demonstrate utmost restraint and use legally established channels to resolve all disputes pertaining he result of the elections.,,The Chairperson reaffirms the AU’s continued support to the leaders and people of Gabon as they strive to consolidate democracy, stability and development in the country.
Traduction : « Le Président de la Commission appelle tous les acteurs gabonais à démontrer la plus grande retenue et à utiliser les canaux légaux pour résoudre tous les différends résultant des élections. »
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https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/9183/dclaration-sur-le-gabon_en
Déclaration sur le Gabon
Bruxelles, 01/09/2016 – 11:51 – UNIQUE ID: 160901_7
Statements by the HR/VP
Déclaration de la Haute-Représentante/Vice-Présidente Federica Mogherini sur le Gabon
L’annonce officielle des résultats a plongé le Gabon dans une crise profonde.
Il est important que tous les acteurs rejettent la violence et appellent au calme. Toute contestation doit se faire avec des moyens pacifiques afin d’éviter l’embrasement du pays; les forces de l’ordre doivent réagir en toute responsabilité.
La confiance dans les résultats du scrutin ne peut être restaurée que par une vérification transparente, bureau de vote par bureau de vote.
L’UE est en contact avec ses partenaires, en particulier africains, afin de favoriser une issue pacifique à la crise.
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http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/gabon/
Publié le 01 Septembre 2016 (vers 15h?)
Rubrique : International, développement et francophonie
Le président de la République fait part de sa profonde inquiétude et de sa grande préoccupation après les événements de cette nuit au Gabon. Il condamne avec la plus grande fermeté les violences et les pillages ainsi que les menaces et attaques portées contre les partisans des principaux candidats.
Le président appelle toutes les parties à la retenue et à l’apaisement, ce qui suppose un processus garantissant la transparence sur les résultats du scrutin.
Gabon – Elections présidentielles- Déclaration de Jean-Marc Ayrault (1er septembre 2016)
Les événements de la nuit à Libreville suscitent ma plus vive préoccupation. Dans le cadre d’un processus électoral, il n’y a aucune place pour la violence.
J’appelle, en conséquence, toutes les parties à la plus grande retenue, afin d’éviter de nouvelles victimes. Il faut que la confrontation cesse au plus vite et que la sécurité des personnes soit assurée. C’est dans l’intérêt supérieur du Gabon et de tous les Gabonais.
A nouveau, la contestation des résultats de l’élection présidentielle doit pouvoir se faire par les voies juridictionnelles, dans le cadre d’une procédure transparente et impartiale. C’est de cette manière que la sincérité du scrutin pourra être établie de manière incontestable.
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http://diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/gabon/http-publication-diplomatie-gouv-fr-fr-dossiers-pays-gabon-evenements-4489/article/gabon-elections-presidentielles-31-08-16
http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=bafr2016-08-31.html#Chapitre9
Gabon – Elections présidentielles (31 août 2016)
Les conditions de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au Gabon sont une source de préoccupation. La France réitère son souci de transparence. Nous estimons nécessaire que les résultats de tous les bureaux de vote soient publiés. C’est la crédibilité du scrutin ainsi que la réputation internationale du Gabon qui sont en jeu.
La France demande aux acteurs gabonais d’inscrire leur action dans le cadre de la loi et de récuser toute forme d’intimidation ou de confrontation. La contestation des résultats doit se faire selon les voies juridictionnelles. L’examen des recours devra être impartial et dédié à l’établissement incontestable de la sincérité du scrutin.
Aux côtés de ses partenaires africains et internationaux, la France sera vigilante.
Gabon – Election présidentielle (31 août 2016)
L’élection présidentielle est une étape importante de la vie politique gabonaise. Comme l’ont indiqué les observateurs internationaux, elle s’est déroulée dans le calme.
Comme le soulignent également les observateurs, il convient d’assurer transparence et impartialité dans la publication des résultats, qui se fait attendre. C’est ainsi qu’il sera possible d’en assurer la crédibilité.
De même, les éventuelles contestations qui suivront devront emprunter les voies de recours ouvertes par la loi. Seul l’État de droit permettra de garantir le respect de la volonté populaire.
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Gabon – Ouverture d’une cellule de crise (1er septembre 2016)
Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, a décidé ce matin l’ouverture d’une cellule de crise afin de répondre à l’inquiétude des ressortissants français, qu’ils soient résidents sur place ou de passage.
Celle-ci est joignable au numéro suivant : 01 43 17 55 95.
Nous demandons à nos compatriotes de reporter tout projet de voyage au Gabon et à ceux qui sont sur place d’observer les consignes de prudence et de rester à leur domicile.
Nous lançons un appel pour que nos compatriotes s’inscrivent sur le site Ariane s’ils sont de passage ou au registre des Français résidents à l’étranger auprès de nos services consulaires.
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1. Point de presse du porte-parole – Gabon/Élection présidentielle – Birmanie/«Conférence de paix de Panglong du XXIè siècle» – Environnement/Congrès mondial de la nature – Venezuela/Liberté de la presse (Paris, 31/08/2016)
Au point de presse de ce jour, le porte-parole a fait les déclarations et répondu à la question suivante :
1 – Gabon – Élection présidentielle
L’élection présidentielle est une étape importante de la vie politique gabonaise. Comme l’ont indiqué les observateurs internationaux, elle s’est déroulée dans le calme.
Comme le soulignent également les observateurs, il convient d’assurer transparence et impartialité dans la publication des résultats, qui se fait attendre. C’est ainsi qu’il sera possible d’en assurer la crédibilité.
De même, les éventuelles contestations qui suivront devront emprunter les voies de recours ouvertes par la loi. Seul l’État de droit permettra de garantir le respect de la volonté populaire.
Q – Le ministre gabonais de la communication, porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilié-By-Nzé a dénoncé mardi «l’ingérence multiple» des États étrangers, dont la France, dans l’objectif de perturber l’élection présidentielle. Comment réagissez-vous à cette déclaration ?
R – Je viens, après l’Union européenne, de faire une déclaration sur les élections au Gabon. Je vous y renvoie.
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Sujet : | Fwd: CP > Gabon : le Parti socialiste dénonce les violences |
Date : | Thu, 1 Sep 2016 14:40:16 +0200 |
De : | SERVICE INTERNATIONAL |
Jeudi 1er septembre 2016
Communiqué de presse
Maurice Braud, secrétaire national chargé du pôle Mondialisation, Régulation et Coopération
Gabon : le Parti socialiste dénonce les violences
Le Parti socialiste condamne toutes les violences en cours depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, hier, au Gabon. L’attaque du siège de l’opposition par la garde républicaine et d’autres forces, comme l’incendie de l’Assemblée nationale, ont été d’une grande brutalité et demeurent injustifiables.
A l’instar de la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et de la France, après les conclusions préliminaires de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, nous demandons à ce que les résultats de l’élection soient intégralement publiés, bureau de vote par bureau de vote.
Le Parti socialiste dénonce aussi la multiplication des arrestations arbitraires des militants politiques et de la société civile agissant pacifiquement pour l’alternance démocratique et l’instauration de l’État de droit et d’une véritable démocratie. Il réitère son appel à leur libération immédiate.
Service de presse
Parti socialiste
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France : PCF
http://international.pcf.fr/90955
le 01 septembre 2016
Gabon: le vote ne doit pas être détourné. Paris doit suspendre toute coopération militaire et sécuritaire
Depuis près de 50 ans, le Gabon est sous la coupe de la dictature des Bongo, transmise de père en fils. Le pays, aujourd’hui comme hier, se caractérise par une corruption généralisée – arme du dominant – profitant à la fois au clan au pouvoir et à des partis politiques et des multinationales, notamment français. Cette situation a conduit au paradoxe d’un pays aux richesses immenses mais dont une grande partie du peuple n’a jamais bénéficié. Le Gabon est le pays des inégalités, où se mêlent richesses et grande pauvreté, affairisme, sous équipement, systèmes de santé et d’éducations sinistrés.
Les clans qui ont régné sous les régimes d’Omar Bongo puis Ali Bongo et dont les deux principaux candidats sont issus, ont été parties prenantes de cette situation. Ils voudraient poursuivre l’accaparement des richesses. C’est dans ce contexte qu’il faut garder à l’esprit que Paris voit d’un très mauvais œil toute velléité d’indépendance dans ce pays et tentera de profiter de la crise actuelle pour imposer au mieux ses intérêts.
Aujourd’hui les deux candidats Ali Bongo et Jean Ping revendiquent la victoire à l’élection présidentielle et le pays est en train de sombrer dans la violence. Comme en 2009 le clan d’Ali Bongo au pouvoir tente un coup de force avec des conséquences sanglantes. C’est inacceptable.
Le PCF appelle, comme lors de la crise électorale ivoirienne, à la fin des violences, au recomptage des voix et à ce que les conditions soient remplies pour que les voies de recours légales soient utilisées.
Des mécanismes doivent être mis en place permettant d’assurer que le vote des gabonais ne soit pas détourné.
Il faut mettre fin à toute immixtion extérieure dont la France est un des principaux acteurs. Dans l’urgence, Paris doit annoncer la suspension de toute coopération militaire et sécuritaire avec le régime.
Les peuples africains aspirent à une vie meilleure. Il est grand temps de tourner la page des dictatures qui sévissent dans l’ancien pré-carré français d’Afrique centrale, que ce soit au Gabon, au Congo, au Tchad ou au Cameroun.
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Sujet : | [Communiqué de presse OIF] Gabon – déclaration de la Secrétaire générale |
Date : | Thu, 1 Sep 2016 16:38:16 +0200 |
De : | Julie.Tilman |
Déclaration à la presse
SG/JT/16 Paris, le 1er septembre 2016
Gabon – situation post-électorale : déclaration de la Secrétaire générale
« La situation qui prévaut au Gabon est grave et des plus préoccupantes.
La population gabonaise était en droit d’espérer des élections dans les meilleures conditions. Or, elle vit désormais dans la peur et l’insécurité. Nous déplorons déjà des morts et des blessés dans les incidents graves survenus cette nuit. Mes pensées vont aux familles endeuillées et je peux imaginer les traumatismes causés à l’ensemble du pays par ces actes de violence, les incendies, les menaces, les affrontements et les pillages. Ce n’est pas acceptable.
J’appelle instamment tous les acteurs à rejeter la violence, à faire preuve de responsabilité et à privilégier, en toutes circonstances, les voies du dialogue.
Les électeurs gabonais se sont massivement mobilisés pour accomplir leur devoir de citoyen, en présence de représentants de la Communauté internationale, dont l’Organisation internationale de la Francophonie.
Il est urgent de tout mettre en œuvre pour préserver l’intégrité du vote du peuple gabonais, et à ce titre, de n’écarter aucune des voies qui permettraient de répondre à l’exigence de transparence afin de rétablir la confiance dans le processus électoral et de sortir de la crise actuelle.
La Francophonie réaffirme sa détermination à soutenir les actions menées en faveur de la paix et de la stabilité au Gabon, en étroite collaboration avec ses partenaires.»
L’OIF compte 57 Etats et gouvernements membres, et 23 pays observateurs. Pour plus de renseignements sur la Francophonie : www.francophonie.org
Organisation internationale de la Francophonie
19-21 avenue Bosquet
75007 Paris
00.33.1.44.11.12.68
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+ Société civile :
https://rsf.org/fr/actualites/gabon-black-out-sur-linformation-suite-aux-troubles-post-electoraux
1 septembre 2016
Gabon: black-out sur l’information suite aux troubles post-électoraux
Vingt-quatre heures après la proclamation de la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba le 31 août, les troubles qui ont éclaté dans tout le pays ont touché l’ensemble des médias, et empêchent les journalistes de travailler. RSF appelle toutes les parties au calme afin que l’information circule à nouveau au Gabon.
Quelques heures après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba par la commission électorale, à 23 h le 31 août, le réseau internet et les communications par SMS étaient coupées. Vers 3 heures du matin, le siège de la Radio-Télévision Nazareth, appartenant à un grand soutien de l’opposant Jean Ping, et qui avait largement couvert la campagne, a été attaqué par des militaires gabonais. Impossible de savoir à quel corps ils appartiennent, selon les témoins, car ils étaient cagoulés. Le siège de la télévision a été incendié et tout son matériel saccagé. Des coups de feu ont été tirés, et bien qu’aucun journaliste n’ait été blessé, plusieurs ont été malmenés par les forces de l’ordre.
Auparavant dans la journée, un groupe de manifestants avait incendié l’Assemblée nationale, et dans la foulée, tenté de prendre les locaux de la Radio télévision nationale, bien défendue par des gendarmes. Les manifestants se sont repliés mais barrent depuis l’accès au média, dont le personnel a quitté les lieux par peur des violences. Depuis plus de 24 heures donc, plus aucune information fraîche ne sort de la télévision ou de la radio nationales. Le pays est dans une situation de black out quasi total.
Un journaliste joint par RSF, témoigne qu’il se cache car des pillages sont en cours dans la ville et il est impossible de sortir couvrir ce qui se passe. Un de ses proches parti chercher le journal n’a pu trouver aucun exemplaire, les kiosques n’ayant probablement pas été livrés. Les transports en commun sont coupés et l’administration ne fonctionne pas.
“Nous appelons les autorités gabonaises à protéger les médias et à rétablir les moyens de communication, déclare Reporters sans frontières. Dans ce genre de crise, l’information est plus essentielle que jamais pour éviter que les citoyens se mettent en danger et pour atténuer la psychose, sans même parler du droit du peuple gabonais de savoir ce qui se passe sur le plan politique. Un appel au calme de toutes les parties, y compris du candidat Jean Ping, est nécessaire afin de permettre la fin des violences et aux médias de recommencer à fonctionner.”
L’organisation de l’élection présidentielle a été critiquée par l’Union européenne, et plusieurs voix de la communauté internationale ont demandé la publication de l’ensemble des procès verbaux des bureaux de vote afin de mettre un terme aux suspicions de fraude. Dès l’annonce des résultats, les partisans de l’opposition sont descendus protester dans la rue et des violences ont rapidement suivi.
Le Gabon occupe la 100e place sur 180 pays dans l’édition 2016 du Classement de la liberté de la presse établi par RSF.
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http://tournonslapage.com/communique-de-presse-gabon/
Le 01 septembre 2016 (vers 16h20)
COMMUNIQUE DE PRESSE
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU GABON :
Tournons la Page condamne fermement le coup d’État électoral et rejette les résultats officiels
Ali BONGO est en train de réaliser un coup d’État électoral. Malgré les nombreuses irrégularités répertoriées par les différents observateurs internationaux notamment l’Union Européenne, les Gabonais ont choisi l’alternance démocratique et ont élu leur nouveau président : Jean PING. Selon les informations des procès-verbaux collectés par l’opposition, ce dernier arrive en tête avec près de 60%.
Réalisant sa défaite, Ali BONGO a mis en scène un véritable « hold-up » électoral :
- Il a d’abord retardé de 24 heures la proclamation des résultats par la Cenap (Commission électorale nationale permanente) pour orchestrer cette mascarade;
- Il a ensuite falsifié les résultats dans la région du Haut-Ogooué, où il aurait fait un score de plus de 95,46%, avec un taux de participation de 99,98%, contre moins de 60% dans l’ensemble du pays;
- Finalement, quatre (4) membres de la Cenap sur huit (8) l’ont déclaré vainqueur avec 49,85% des voix contre 48,16% pour Jean Ping. Sans rendre public les résultats par bureau de vote comme le demandaient l’opposition ainsi que la mission d’observation électorale de l’Union Européenne.
- La CENAP refuse de rendre public les résultats par bureau de vote comme le demandent l’opposition et l’Union Européenne qui a déployé, sur invitation du gouvernement gabonais, une mission d’observation électorale présente au Gabon depuis le 27 juillet 2016.
À la suite de l’annonce des résultats officiels, les Gabonais sont sortis dans les rues pour dénoncer ce putsch électoral et demander le départ d’Ali BONGO. Comme en 2009, les forces de l’ordre ont été déployées pour réprimer la légitime révolte populaire. Le pays s’achemine vers un scenario catastrophe : après le déploiement des forces de sécurité, la diffusion des résultats falsifiés, les répressions et violences meurtrières des manifestants et les arrestations arbitraires, le quartier général de l’opposant Jean PING a été pris d’assaut faisant au moins deux morts et 16 blessés. Les réseaux de communications sont coupés depuis ce matin, isolant ainsi le pays.
En manipulant les résultats, Monsieur Ali BONGO a dévoyé le processus électoral et bafoué les engagements régionaux et internationaux signés par le Gabon, en particulier la « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance » et la Déclaration de Bamako de l’Organisation Internationale de la Francophonie « sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone ».
C’est pourquoi les membres de la coalition « Tournons La Page » demandent expressément à la Communauté internationale – Union Africaine, Union Européenne, Nations Unies, Organisation Internationale de la Francophonie…et à la France de :
- Exiger la publication des résultats par bureau de vote
- Rejeter fermement les résultats de ce scrutin présidentiel frauduleux et non crédible ;
- Ne pas reconnaitre Ali BONGO comme président élu ;
- Garantir la souveraineté et la sécurité de la population;
- Demander le rétablissement des réseaux de communication
Contact presse :
TLP France : Laurence NDONG,
TLP Gabon : Marc ONA ESSANGUI,
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